Une morosité économique sévit au Sénégal ! Le mot n’est pas fort. C’est le constat que l’on peut faire après un survol de l’actualité économique du pays. Survol qui nous a permis de nous approcher des directions et agences. Là également, c’est le même constat. Les activités sont au ralenti, et pire encore, dans certaines entreprises la reprise n’est pas encore effective. Le spectre de l’élection présidentielle plane encore dans l’administration politique.
Une presse toujours politique !
La presse en ligne, prolongement de la presse écrite ainsi qu’audiovisuelle, est témoin de la situation économique du pays. Celle-ci, très réactive, a traité et repris des informations en rapport avec la politique, la seule qui se vend ces jours-ci dans le marché de l’information au Sénégal. Toujours la politique ! Plus puéril comme traitement, en lieu et place d’offres économiques avec toutes les ressources que regorge ce pays, toute l’actualité est catalysée par un débat aussi inutile que prématuré : la question du troisième mandat du président Macky Sall. Ceci expliquant cela. Que vaut l’information économique dans la presse sénégalaise ? Avons-nous de vrais journalistes spécialisés en économie ? Il y en a certes, mais peu. Cependant, il faut reconnaitre que la presse n’a pas la substance de l’information économique, elle en est juste dépositaire pour la traiter et la diffuser. En effet, l’info économique est la résultante des activités du privé ainsi que du public. Seulement, comme affirmé plus haut, le public est encore dans les mailles des filets de la politique. Pendant ce temps, que font les agences et directions porteuses des politiques publiques ?
L’inactivité des agences et directions
C’est une lapalissade de dire que les directions et agences sont sous la tutelle d’hommes politiques nommés, le plus souvent, pour leur prouesse politique. Ils doivent dès lors leurs postes à leur apport ou légitimité politique. Ceci étant, c’est très naturel et justifié, selon la sociologie politique sénégalaise, en période de campagne électorale, que ces directeurs désertent – ils ne sont pas les seuls, il s’agit en vérité de toute l’administration politique – les bureaux pour le terrain politique, n’est-ce pas l’appel du président ? Voilà en effet ce qui explique la morosité économique. Même si la campagne est finie, la politique impose néanmoins sa force. L’économie, en léthargie, prend son mal en patience en attendant que les tractations politiques finissent. Ainsi, le robinet de l’information économique pourra de nouveau commencer à couler. Mais n’attendez pas une forte pression du débit, elle ne l’a jamais été !

Ababacar Sadikh Top
Journaliste
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